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Mot de passe perdu ?

Et s'il fallait bientôt s'identifier avant de jouer au Loto et au PMU

Après la Cour des comptes, un rapport parlementaire propose d'obliger les joueurs à présenter leurs papiers d'identité. Il suggère aussi d'étendre le fichier des interdits de jeu.

Faudra-t-il bientôt présenter sa carte d'identité au buraliste pour remplir une grille de Loto ou pour parier sur le Quinté? Cette piste est prise au sérieux. Évoquée en octobre dernier par la Cour des comptes, elle est désormais étudiée par le Parlement. Un rapport sur la régulation des jeux d'argent et de hasard des députés Jacques Myard (LR) et Régis Juanico (PS), présenté mercredi, préconise d'étendre le contrôler l'identité aux clients du PMU et de la Française des Jeux.

Aujourd'hui, les joueurs de PMU ou du Loto ne sont pas soumis à des contrôles, contrairement aux clients des casinos et aux parieurs sur les sites de jeux d'argent en ligne, qui doivent s'identifier pour créer un compte sur le Net. «Cela fait dix ans qu'on nous impose le contrôle d'identité à l'entrée des casinos. Il serait temps que les buralistes vendant les produits du PMU et de FDJ soient astreints aux mêmes obligations» résumait au Figaro Fabrice Paire, président de Partouche, deuxième casinotier français suite au rapport de la Cour des comptes en octobre dernier.

Lutter contre l'addiction

Dans certains cas, les buralistes sont déjà tenus de contrôler les joueurs. Pour pouvoir retirer un gain supérieur ou égal à 5000 euros, la Française des jeux impose en effet un contrôle d'identité, rappelle Legifrance. Les coordonnées de ces joueurs doivent être enregistrées avec le montant de leurs gains. Ces données sont conservées pendant cinq ans. Par ailleurs, le PMU a lancé en 2015 une carte de fidélité personnalisée myPMU. «Sur 5 millions de parieurs, 100.000 en sont équipés» et donc répertoriés, fait valoir PMU.

Pourquoi contrôler l'identité des parieurs? D'une part il s'agit de lutter contre l'addiction. En France, on estime qu'il y a 200.000 joueurs «excessifs» et 1 million de joueurs à «risque modéré», d'après les dernières données de l'Observatoire des jeux datées de 2014. Ensuite, le contrôle d'identité permet de limiter l'accès des jeux d'argent commercialisés par FDJ ou le PMU aux mineurs. Un tiers des 15-17 ans joueraient à des jeux d'argent alors que c'est interdit. Enfin, c'est un moyen de lutter contre le blanchiment d'argent. Même si la part des affaires de blanchiment liées au jeu est difficile à évaluer, le secteur des jeux est considéré comme un secteur sensible du blanchiment d'argent «sale».

Étendre le fichier des interdits de jeu

Par ailleurs, les auteurs du rapport, censé «unifier» le dispositif de régulation de la loi de mai 2010 libéralisant les jeux en ligne, proposent aussi «d'étendre la consultation du fichier des interdits de jeu au réseau des points de vente physique du PMU et de la Française des jeux». Tout joueur compulsif peut demander au ministère de l'intérieur de figurer sur la liste des interdits de jeux volontaires. Cette démarche est volontaire, rappelle l'Observatoire des jeux. L'objectif étant de se protéger contre sa propre addiction et se voir refuser l'accès à toutes salles de jeux, casinos, cercles de jeux et sites de jeu en ligne agréés par l'ARJEL (l'Autorité de Régulation des Jeux en ligne). En principe, ces établissements détiennent obligatoirement le fichier des interdits de jeu et doivent vérifier que le joueur n'est pas inscrit sur la liste. Les parlementaires proposent donc que les buralistes qui vendent des jeux PMU et FDJ fassent de même.